Cette magnifique pièce de Luigi Pirandello mise en scène par Jean Liermier propose une réflexion sur les stratégies défensives en cas de mort prématurée d’un fils. Donna Anna va répétant que son fils va revenir, à la surprise horrifiée de son entourage, une famille traditionnelle, catholique, rurale. Celle-ci affiche le bon sens : les morts sont à oublier afin que les vivants puissent vivre sans être hantés par eux. À preuve les pierres tombales qui empêchent les morts de sortir des tombes, la crémation du cadavre, les dépenses somptuaires pour l’enterrement, l’éloge funèbre, la durée limitée du deuil et sa mise en forme cérémonielle.
Ces techniques sont chargées de dégager l’espace et le temps pour les vivants. Le fantôme (dont le vampire est l’exacerbation) est une formation culturelle qui figure l’angoisse des vivants devant la survie éventuelle des morts. Pré[...]