« La caresse est au frisson ce que le crépuscule est à l’éclair »
Violette Leduc, Thérèse et Isabelle. [3]
Il y a des films sur lesquels on écrit parce qu’ils servent à vérifier une hypothèse. Il y a des films sur lesquels on écrit parce que ce sont des chefs d’œuvre. Mais cette condition en appelle une autre : il faut que l’on sente, au revers d’un excès, la présence d’un manque, c’est-à-dire que le film dispose un lieu pour une parole qui dirait sa « beauté » précisément parce qu’elle est trop grande. Ou qui dirait cette beauté afin qu’elle se prolonge, se rappelle, augmente, encore et encore.
Polysémie, polyphonie
Portrait de la jeune fille en feu n’est pas une histoire d’amour entre deux jeunes femmes qui se rencontrent fortuitement. [4] S’en tenir à cet aspect reviendrait à dissoudre la fascination que suscite ce film. En réalité, on ne sait pas vraiment de quoi ça parle. Ça c[...]
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[1] Violette Leduc, Thérèse et Isabelle, Paris, Gallimard, 1966, p. 27.
[2] Violette Leduc, Thérèse et Isabelle, Paris, Gallimard, 1966, p. 27.
[3] Violette Leduc, Thérèse et Isabelle, Paris, Gallimard, 1966, p. 27.
[4] La publication, par Mediapart, dimanche 3 novembre, d’une enquête sur les violences sexuelles subies par Adèle Haenel, quand elle était jeune actrice (12-15 ans), confère une coloration plus dure à la partie politique du film. Mais je n’ai rien changé à une analyse écrite bien avant.