De la même façon que la beurette [3] cristallise les entrelacements entre orientalisme érotisé et jeux de pouvoirs raciaux, la figure du blédard telle qu’elle s’est enracinée dans les imaginaires collectifs français est elle-même révélatrice de tensions, pour la plupart héritées du colonialisme. Au-delà de son tempérament débonnaire aussi ridicule que touchant, le blédard démontre par lui-même les reliquats néo-colonialistes qui continuent de parasiter les affects maghrébins en imposant une catégorisation factice. À la fois toxique et réparatrice, la figure du blédard peut également ếtre une identité dense et vibrante, aussi asservissante que libératrice.
Dans les parlers populaires, le blédard renvoie à un immigré d’origine africaine, tout droit venu du « bled », la terre d’origine dont il continue de se nourrir. Ce qui nous intéresse ici, c’est spécifiquement la figure du blédard maghrébin, fortem[...]
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[1] La "beurette" est un stéréotype renvoyant à une femme d’origine maghrébine, pauvre, vulgaire et sexualisée. Souvent associée à la catégorie pornographique éponyme, la beurette découle d’un imaginaire colonial fondé sur la femme orientale sauvage qu’il faut civiliser.
[2] La "beurette" est un stéréotype renvoyant à une femme d’origine maghrébine, pauvre, vulgaire et sexualisée. Souvent associée à la catégorie pornographique éponyme, la beurette découle d’un imaginaire colonial fondé sur la femme orientale sauvage qu’il faut civiliser.
[3] La "beurette" est un stéréotype renvoyant à une femme d’origine maghrébine, pauvre, vulgaire et sexualisée. Souvent associée à la catégorie pornographique éponyme, la beurette découle d’un imaginaire colonial fondé sur la femme orientale sauvage qu’il faut civiliser.