Sur le plateau des Métallos on aperçoit une fine silhouette, seule en scène, Ella s’avance lentement vers la lumière pour prendre la parole. Dans un laboratoire d’analyse. Elle apprend qu’elle est enceinte, en 2008. Elle s’en doutait mais elle s’effondre et perd connaissance. Le choc est brutal. À son réveil, elle est transportée en 1928, le médecin cherche à comprendre. C’est le début d’un long voyage au plus profond de son intimité, dans sa propre généalogie. Un seul corps, une seule bouche, sont traversés par les paroles d’une même famille. Trois générations, trois visions. De Paris au Yemen, les histoires s’entrechoquent et résonnent entre elles. Elle deviendra sa mère, grand-mère puis arrière grand-mère. Une filiation où les mères deviennent des monstres pour leurs filles.

- © Pierre François
Tantôt enfantin, tantôt déformé, monstrueux. Le visage de la comédienne est expressif, sensible. Son corps se tord, se transforme, il existe pleinement sur le plateau. Mais l’éclairage ne suit pas toujours, l’image est sombre quand la fe[...]