La biographie de Nicolas de Staël a d’emblée créé un mythe autour de son art. De son exil après la Révolution russe jusqu’à son suicide à l’âge de 41 ans, sa vie n’a cessé d’influer sur la compréhension de son œuvre. Sans négliger cette dimension mythique, la rétrospective du Musée d’Art Moderne entend rester au plus près de ses recherches graphiques et picturales, afin de montrer avant tout un peintre au travail, face au paysage ou dans le silence de l’atelier. Enfant exilé devenu voyageur infatigable, Staël est fasciné par les spectacles du monde et leurs différentes lumières, qu’il se confronte à la mer, à un match de football, ou à un fruit sur une table. Variant sans cesse les outils, les techniques et les formats (du tableautin à la composition monumentale), il aime « mettre en chantier » plusieurs toiles en parallèle, les travaillant par superpositions et altérations successives. Le dessin joue, dans cette exploration, un rôle prépondérant dont une riche sélection d’œuvres sur papier souligne le caractère expérimental.
Mi-octobre. Un interminable été indien s’est installé dans Paris. Étrange atmosphère de fin de journée. Lumière tombante. Ciel rosi sur la tour Eiffel. Je m’arrête souvent. Je regarde beaucoup. Je m’apaise. Je viens de déambule[...]
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