Le comité avait rénové bénévolement les greniers, et ils leurs étaient prêtés à titre gracieux depuis 2002. Le lieu est fermé au public depuis Novembre 2013 mais les délibérations continuent.
Picasso prit le lieu comme atelier de 1937 à 1955. C’est dans ces greniers que Balzac situait l’action de sa nouvelle "Le chef d’œuvre inconnu", mettant en scène le jeune Nicolas Poussin, et qui obsédait et passionnait le père de Guernica, qui fut d’ailleurs peint entre ces murs. Avant Picasso, Jean Louis Barrault y effectua une résidence de 1933 à 1936, en faisant un atelier mais également un lieu de partage à la porte toujours ouverte qui vit passer entre autres Jean-Paul Sartre, Georges Bataille, ou encore Camille Claudel.
En juin 2013, quand la procédure de classement en urgence des Grands Augustins comme lieu de mémoire n’avait pas été retenue, le président de l’académie des beaux arts avait écrit une lettre ouverte au président de la république. Bertrand Delanoë et de nombreuses personnalités soutiennent le projet. La commission régionale du patrimoine se réunira le 13 mai prochain pour décider d’une éventuelle extension de la protection de cet immeuble.
La transformation de ces greniers serait une grande bataille en faveur de la culture et la mémoire de perdue, étant le berceau d’un des plus grands tableaux du XXème siècle. Ironie du sort, notre actuel premier ministre et la nouvelle maire de Paris, très discrets sur l’affaire, sont tous deux originaires d’Espagne.