Il était parti de listings pour ses premières œuvres. Les hiéroglyphiques documents à la base de ses enquêtes de fourmi devenaient images... Et prenaient une nouvelle limpidité, face à ses commentaires griffonnés. L’accumulation de noms, de dates, de transactions obscures saturait la toile et l’image devenait un nouveau vecteur de transparence pour expliquer les arcanes d’un monde peu ragoûtant.
Entre un projet de journal malheureusement sans lendemain, un film sur Cavanna (mais quand cet homme dort-il ???) et ses livres en chantier, Denis Robert persiste sur la toile. Et s’y lâche, désormais. Il ose le dessin qu’il revendique brut sur le texte, il joue avec la couleur. Dans L’exposition « Money time », les toiles superposent aux cartographies de noms et et aux circuits toujours plus enchevêtrés de la finance internationale des slogans et des personnages ; du vivant résistant sur un système mortifère. Ses cartographies se sophistiquent, ses textes louchent du côté de l’image narrative et, comme ses livres, sont une invitation au décryptage excitant comme un polar.
N’en doutons pas, il se trouvera quelques financiers pour voir dans cette œuvre en maturation une bon investissement ! Les amateurs peuvent en faire un modeste (20 euros) , avec « Krak » : une boîte d’allumettes écrin d’une œuvre artistique, numérique et politique sur clef USB, que cosignent le développeur messin Olivier Kautz et le musicien Léo Vincent.
Money time, jusqu’au 7 juillet, à la galerie W, 44 rue Lepic, 75018 Paris.
Écouter Denis Robert ici eticihttp://www.galeriew.com/spip.php?article2122