Marc Fumaroli, reçu à l’Académie Française, en 1996, fit un éloge de Ionesco où il eut ces mots au sujet de la première pièce parisienne du désormais célèbre auteur roumain :
« Les deux premiers coups de maître de Ionesco, La Cantatrice chauve et La Leçon, peuvent passer à juste titre pour les héritiers tardifs des jeux dadaïstes ou surréalistes. Ces techniques subversives sont en réalité subordonnées, chez lui, à des exercices libérateurs. Le spectateur est convié à l’expulsion jubilatoire du fatras de mots qui pèse sur son expérience intérieure. La mécanique verbale qui sur scène tourne à vide et puis se dérègle, a pour effet, dans le rire d’éveiller le vivant qui ne dort que d’un œil au fond de chaque spectateur. »
Manière élégante et agréable (discours sous la Coupole oblige) de dire que la Cantatrice… reprenait des audaces verbales déjà portées par les avant-gardes poétiques de l’entre-deux-guerres, obtenant ainsi un brevet de modernité, tout en p[...]