Ulysse de James Joyce est un texte « mutant » [5]. Particulièrement le monologue final de Molly, mise en texte de ce que William James nomme, dans le chapitre 9 des Principles of Psychology paru en 1890 « stream of consciousness » ou encore « stream of thought » [6]. Joyce, mais aussi Virginia Woolf, Samuel Beckett et quelques autres, ont tenté de mettre en texte des « paroles » intérieures qui suivent un cours chaotique : rebonds, associations, dérives, obsessions, rêveries, désirs, fantasmes, colères. Tout un flux de pensées qui précède la mise en forme de la parole. W. James insiste sur la mobilité du flux, sur son rythme variable, alternant phases mouvantes et stationnaires.
Mais le « stream of consciousness » n’est pas seulement un flux relâché de phrases. Des images, des émotions, des affects, des fantasmes, des sensations physiques en relèvent aussi, qui excèdent le langage, impliquent le corps et sa vie ir[...]
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[1] Formule proposée par Roland Barthes (in Œuvres complètes, seuil, 1994, vol. 2, p. 1301)
[2] Cf. Psychology. Briefer Course (version condensée parue en 1892 puis traduite et publiée au Seuil en 2003 sous le titre Précis de psychologie)
[3] Formule proposée par Roland Barthes (in Œuvres complètes, seuil, 1994, vol. 2, p. 1301)
[4] Cf. Psychology. Briefer Course (version condensée parue en 1892 puis traduite et publiée au Seuil en 2003 sous le titre Précis de psychologie)
[5] Formule proposée par Roland Barthes (in Œuvres complètes, seuil, 1994, vol. 2, p. 1301)
[6] Cf. Psychology. Briefer Course (version condensée parue en 1892 puis traduite et publiée au Seuil en 2003 sous le titre Précis de psychologie)