Il est des lieux
il est
il est des lieux
qui permettent aux hommes de vivre
qui permettent aux hommes de croire
de se rassembler
de se compter se voir se croire
se reconnaître
naître ensemble
Marina est née en 65
Jean-François en 45
voici des lustres
que nous venons ici
dans cette Galerie Jean-François Meyer
rue Fort Notre Dame à Marseille
juste aux abords du port
près de la mer
au centre de cette ville où tout hurle avec amour et fraternité, violence et cœur
nous y voyons des amis à peine émergés des Beaux Arts, de Marseille, d’Aix, ou d’ailleurs, côtoyer des stars, des pointures, des immenses de l’art contemporain, partager leur élans ; leurs dires, leurs essentiels avec
avec
avec
avec
avec
les passants
les perdus
les élites
les exclus
les tous
tous
tous
tous tous
de Marseille et partout
partout
partout,
sans exagération
car à Marseille on n’exagère pas, on aime, on embrasse, on adopte
des connards font semblant et volent plus que nous encore
HOOOOOOOOO
HISSSSEEEEEE !
Enculés !
disent les magnifiques tribunes de notre stade aimé
tant pis si les intellos ne comprennent rien à notre stade ici nous sommes tous, nous aimons, jouons, représentons tous nos quartiers
et
vétérans de mensonges, usurpateurs, voleurs, menteurs,
la Galerie Jean-François Meyer tenait le cap
à Marseille
élevait tous nos regards nos cœurs nos âmes
vers un art nouveau d’ici
ils ferment le 30/12/2018
parce que pas à pas pas à pas pas à pas pas à pas toutes les subventions leur ont été retirées
toutes
on travaille avec des subventions
pas seulement par besoin d’argent
mais pour avoir un relais de reconnaissance et de lien citoyen de notre travail
de galeriste
de compagnie
de lieu culturel
car l’art est politique, au sens où il est lien de notre ville, notre cité
Marseille
travailler ici c’est être en lien avec
LES GRECS
LES HISTOIRES
LES AFRIQUES
Les profondeurs d’aujourd’hui, de demain, d’autrefois, de toujours,
ceux qui coupent les subventions
ceux qui arrêtent de reconnaître un travail, un rassemblement, fraternel, politique, artistique, fondamental,
le savent-ils ?
la Galerie Jean-François Meyer s’arrête
putain non
putain non
putain non
please
please non
Resaisissez-vous, décisionnaires de passage, ne laissez-pas cette histoire inouïe ne pas durer encore 1000 ans,
à Marseille tout durait 1000 ans,
normalement,
s’il vous plait
nous avons besoin de la rigueur, de la finesse, de la stratégie de Marina Mars, de Jean-François Meyer, et de leur galerie, où nous avons tant appris, trois ou quatre générations de citoyens, et où tous les quartiers se rassemblaient...
dehors
dans la rue,
quittant MM et JFM, sur le bus est écrit MUCEM.....
NO
NO
NO
pas l’un à la place de l’autre !
Gardons les lieux d’émergence et de précision, garants de nos cerveaux en recherche, en travail et en liens !
je vous en prie
Jeanne Poitevin
http://www.marseilleexpos.com/blog/2018/10/06/se-mettre-en-cinq/