Compte tenu de l’invisibilisation de leurs productions artistiques, on ne peut que se demander pourquoi les immigrés postcoloniaux de classes populaires peinent à opérer une percée dans le paysage culturel français. L’environnement dans lequel on évolue n’est pas nécessairement propice à ce genre d’inclusions, il est même fondé sur des binarités socio-culturelles qui rend l’exclusion vitale à son maintien. Néanmoins, qu’importe si les dés sont pipés, les immigrés postcoloniaux et leurs descendants installés en banlieues ont depuis bien longtemps compris que si le jeu est truqué, on en change tout simplement. Autrefois plongées dans l’opprobre et l’imperceptible, les banlieues populaires imposent progressivement de nouvelles façons de créer de l’art, de créer du lien, de créer les contours de nouveaux paradigmes esthétiques et intellectuels.
Il est inutile de rappeler l’intangibilité du blédard tant celle-ci est avérée (nous en avons notamment discuté lors du premier épisode de cette chronique). Le blédard est un amoncellement de stéréotypes migratoires largement nourris par un imaginaire c[...]
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