Après un viol, la femme a trois possibilités. Premièrement, se suicider ou s’auto-agresser : prendre vingt kilos, sortir du marché de l’amour, se tenir soi-même pour une marchandise abîmée, sans valeur, devenir une paria. Deuxièmement, s’identifier au statut de victime, se plaindre, accepter sa faiblesse face au violeur comme si c’était une donnée naturelle et attendre de la société une réparation plus ou moins illusoire. Troisièmement, transformer le viol en opportunité, en une occasion de transformation de soi, de connaissance de soi-même, et, contre les violeurs, de création de formes où elle détruit leur idéologie.
Ce travail de Samira Elagoz, artiste née à Helsinki en 1989, d’origine finlandaise et égyptienne, basée à Amsterdam, relève de cette troisième catégorie. Niki de Saint-Phalle tirait au fusil sur des toiles symbolisant les acteurs de la trag[...]
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