Cette rencontre entre Gustave Flaubert et Jérôme Deschamps n’est pas fortuite. Le mépris hautain, aristocratique, de l’un, et le sarcasme goguenard de l’autre, maquillé en rire potache, convergent, sciemment ou non, en haine du populaire.
« Que le peuple est stupide ! C’est une éternelle race d’esclaves qui ne peut vivre sans bât et sans joug. Aussi ne sera-ce pas pour lui que nous combattons encore, mais pour notre idéal sacré. Qu’il crève de faim et de froid ! » écrit Flaubert dans une lettre à Ménard du 30 avril 1848. Quelques mois après la Commune, en octobre 1871, l’auteur de Madame Bovary, dans une lettre à George Sand, trouve « qu’on aurait dû condamner aux galères toute la Commune et forcer ces sanglants imbéciles à déblayer les ruines de Paris, la chaîne au cou, en simples forçats » [1]
Ce thème de la bêtise du peuple voisine avec sa dangerosité. L’histor[...]
Pour lire la suite de cet article,
(abonnement annuel ou mensuel)
Déjà abonné ?
[1] Cité et commenté par Jean-Claude Michéa, - Paris, Flammarion, 2017, p. 92.