Plutôt que de subir ce que les Anglo-Saxons ont théorisé sous les mots de soft power et concrétisé entre autres par le storytelling, qu’attendons-nous pour résister à l’ordre marchand du monde, pour renouer avec la force du récit ? Pour donner à la gauche une nouvelle mythologie et nous raconter des histoires qui substituent la puissance libératrice à l’aliénation ? C’est l’invite d’Yves Citton, professeur de littérature à l’université de Grenoble, dans son livre Mythocratie. Storytelling et imaginaire de gauche. De Diderot à Sun Ra, bon nombre de mythocrates y sont convoqués.
À la vue du titre de votre livre, on croit avoir affaire à un traité critique sur la littérature et la fiction. Mais il s’agit plus d’un manifeste politique que d’un art poétique, même si vous y convoquez l’art de la fiction pour fournir de nouvelles armes à la gauche. Vous répondez aussi de manière ironique au constat de Christian Salmon dans Storytelling…
Yves Citton : J’ai appelé le livre Mythocratie pour jouer sur la polyvalence du mot mythe et traiter du pouvoir du récit. Le mythe, en français, c’est une histoire fondatrice. J’ai placé en exergue une citation d’Eschyle sur le thelkterios mythos qui peut se traduire pa[...]
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