Ces mots ne diront pas la violence de l’« évacuation » des réfugiés sur le parvis de la Halle Pajol, lundi 8 juin dernier. Ils ne diront pas non plus celle du vocabulaire hygiéniste, relayé par certains médias pour décrire des désastres humains et politiques. Ils ne diront pas non plus la violence de la non-attention gouvernementale, court-termiste, déshumanisante, et oublieuse des responsabilités de la France à l’étranger. Ni la violence des effroyables mathématiques de la Commission européenne, placardant aux portes de chaque pays des chiffres glaciaux, équivalant au « nombre de migrants à accueillir » : 9 127 pour la France, et tant pis pour le 9 128ème.
Ces mots se courbent plutôt en question. Une interrogation sincère, survenue le soir de ce lundi 8 juin. Où et quand l’image et le film doivent-ils s’arrêter ?
Il est près de vingt-deux heures. Vingt-deux heures sur ce bout de place acco[...]