Il y a ceux qui donnent une très grande importance à la forme, il y a ceux qui considèrent que ce qui compte le plus, c’est ce qui est dit et les échanges que ça provoque. Et il y a la compagnie Avec vue sur la mer et son metteur en scène Stéphane Verrue, qui depuis des années passe de l’un à l’autre et fait aujourd’hui tourner le célèbre pamphlet d"Étienne de la Boétie, Discours de la servitude volontaire avec la volonté d’ouvrir le débat, en particulier avec les jeunes générations. Cette météorite jaillie du 16ème siècle, a depuis quelques années repris place dans la pensée politique contemporaine et elle semble en effet avoir des choses importantes à nous dire.
« Vous vous affaiblissez afin qu’il [le maître] soit plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d’indignités que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de vous délivrer, seulement de le vouloir. Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre. » Étienne de La Boétie
Comment êtes-vous entré en contact avec ce texte d’Étienne de la Boétie écrit aux alentours de 1548 par un jeune homme à peine âgé de 18 ans ? Et pourquoi vous a-t-il semblé utile de le faire entendre aujourd’hui ?
J’avais entendu à la radio en 2010 une brève chronique de Boris Cyrulnik où il citait le Discours de la servitude volontaire qui était un texte important à ses yeux (il a ensuite [...]
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