Un spectacle n’est compréhensible qu’environné d’un contexte culturel suffisamment riche. La jouissance qui peut en dériver est portée par une ambiance, une atmosphère, des figures pulsionnelles symboliques toujours actives. Ou alors le spectacle est nu, il repose sur des savoirs rares, il apparaît crypté, codé : le moteur de l’adhésion est le respect dû au travail de recherche, l’admiration de commande pour le mode d’existence muséale. Bref, des valeurs relevant de la considération de l’art comme objet inanimé. Une chose neutralisée, un cadavre. Les statues meurent aussi. [3]
Dans ce spectacle, le livret de salle de dix pages semble après coup indispensable au spectateur ; sans quoi, il ne reste qu’à écouter la musique, souvent délicate et séduisante, et spéculer sur ce que l’on conserve en mémoire d’Orlando, de l’[...]
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[1] Les statues meurent aussi est un court métrage documentaire français réalisé par Chris Marker, Alain Resnais et Ghislain Cloquet, sorti en 1953. Le film était une commande de la revue Présence africaine. Partant de la question « Pourquoi l’art nègre se trouve-t-il au musée de l’Homme alors que l’art grec ou égyptien se trouve au Louvre ? », les réalisateurs dénoncent le manque de considération pour l’art africain dans un contexte de colonisation, et relèvent le racisme manifeste derrière ces choix. En France, du fait de son point de vue anti-colonialiste, le film reste interdit par la censure pendant 11 ans.
[2] Les statues meurent aussi est un court métrage documentaire français réalisé par Chris Marker, Alain Resnais et Ghislain Cloquet, sorti en 1953. Le film était une commande de la revue Présence africaine. Partant de la question « Pourquoi l’art nègre se trouve-t-il au musée de l’Homme alors que l’art grec ou égyptien se trouve au Louvre ? », les réalisateurs dénoncent le manque de considération pour l’art africain dans un contexte de colonisation, et relèvent le racisme manifeste derrière ces choix. En France, du fait de son point de vue anti-colonialiste, le film reste interdit par la censure pendant 11 ans.
[3] Les statues meurent aussi est un court métrage documentaire français réalisé par Chris Marker, Alain Resnais et Ghislain Cloquet, sorti en 1953. Le film était une commande de la revue Présence africaine. Partant de la question « Pourquoi l’art nègre se trouve-t-il au musée de l’Homme alors que l’art grec ou égyptien se trouve au Louvre ? », les réalisateurs dénoncent le manque de considération pour l’art africain dans un contexte de colonisation, et relèvent le racisme manifeste derrière ces choix. En France, du fait de son point de vue anti-colonialiste, le film reste interdit par la censure pendant 11 ans.