Il y a ceux qui se tiennent en équilibre sur le fil ténu tendu au-dessus de ce gouffre qu’on nomme parfois l’absurde, ce fourre-tout qui tend à désigner un rire qui n’éclatera jamais vraiment. Ou une tragédie sans dénouement possible. Cette tension sourde qui s’installe et nous enlise comme dans un rêve. Cette menace qui au lieu de s’abattre, s’approfondit et trace en nous ses rigoles d’inquiétude. Mauvais rire jaune, sarcastique et pétrifié d’angoisse, d’une société humaine que ni l’espoir ni les larmes ne suffiront à délivrer.
Et il y a ceux qui avec ça fabriquent un monde, un vrai univers parallèle. On ressent chez Samuel Beckett ou dans certains textes de Kafka, la jouissance et le profond malaise que donne l’impression de s’enfoncer dans un cauchemar qui ne peut d[...]