Ils se sont alliés. La polarité qui agit entre eux - et les relie à d’autres - est si dense, qu’ils n’ont pas eu peur de créer un Pôle. Katell et Léonard font de la danse, c’est comme ça que ça s’appelle, mais ils le font d’abord pour rencontrer les autres. Pour habiter des lieux où leur geste trouve réellement sa fonction et sa place. Visiblement nos pensées sur le sujet sont proches, je ne les connais pas encore très bien, mais j’ai tout de suite eu envie de parler avec eux et de vous les faire connaître. C’est une sorte de coup de cœur réciproque, comme si, chose rarissime et étonnante, on employait les mêmes mots pour parler des mêmes choses. Une rencontre inopinée qui montre que, s’ils sont souvent cachés, peu reconnus, presque invisibles, les artistes qui ont compris à quoi est vraiment utile leur travail existent bel et bien. Des artistes qui ne redoutent pas le contact véritable avec l’autre, au contraire, qui en désirent le risque et en font quelque chose, au service de notre humanité commune. Dans la période que nous traversons, c’est plutôt réconfortant. Entretien avec Katell Hartereau.
Comment cette aventure de danse à Lorient, dans votre Bretagne natale, a-t-elle démarré entre vous deux, l’une issue de l’école d’Essen, en lien avec la bande de Wuppertal, l’autre après son tour d’Europe des troupes les plus vaillantes de l’époque ?
À l’été 2007, nous arrivons simultanément sur le même territoire avec Léonard… Ou plutôt nous y revenons. Le pays de Lorient est le territoire de notre enfance. Entre-temps, Léonard est passé par l’école de l’Opéra de Paris et m[...]
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