Baroudeur de la politique, de la musique et de la littérature, Michel Le Bris dirige depuis plus de vingt ans le festival Étonnants Voyageurs à Saint-Malo, qui a aussi essaimé à Bamako et Haïti. Rédacteur en chef de Jazz Hot à la fin des années 1960, il fut l’un des passeurs du free jazz en France. En 1971, son engagement dans le mouvement maoïste, à la tête du journal La Cause du peuple, lui a valu de connaître les geôles de la République. Il se consacre maintenant à la littérature ; depuis L’Homme aux semelles de vent et Le Journal du romantisme, vibrants plaidoyers pour l’imagination créatrice, il a publié une quarantaine de romans, essais, entretiens. Ce Breton obstinément tourné vers le grand large nous invite à la découverte d’une littérature exploratrice dans laquelle l’imaginaire et l’hybridation des formes se révèlent les meilleures armes pour rendre compte d’un monde mouvant.
Vous avez publié en 2007 un Manifeste pour la littérature monde, signé par 45 écrivains dont Édouard Glissant et Jean- Marie Le Clézio. Cette mise en avant de l’altérité, cette exaltation de l’ailleurs prennent un caractère politique au moment où la notion d’identité est instrumentalisée et la circulation des hommes de plus en plus entravée…
Michel Le Bris : Et nous poursuivrons ce printemps par un nouveau livre collectif – son titre : Je est un autre – qui est parti d’un étonnement : dans la multitude des textes suscités par le lamentable débat sur « l’identité », personne n’a développé sa[...]
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