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Le Festival de Cinéma de Douarnenez, pour ses 42 ans, se bat pour sa survie...

Recoudre entre elles les langues et les mains qui ne se tairont plus.
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par Olivier Schneider
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Christian Ryo dirige à partir de cette année le Festival de Cinéma de Douarnenez. Je l’ai interviewé avant que se révèle un lourd déficit financier qui met en péril un travail long de plus de quarante ans. Malgré tout, et confiant dans sa survie, le Festival s’ouvrira cette année au cinéma, aux associations, aux écrivain(e)s algériennes et algériens, aux lendemains d’un mouvement populaire sans précédent, de la chute d’un dictateur en carton et de la libération de la parole et des idées.

Concert Kinshasa vs Douarnenez © Jean-Marc Coustiller

Christian, quels sont tes liens personnels avec le Festival ?

  • Lorsque j’ai découvert le Festival en 1993, il se déroulait sur une toute petite place, et ce qui m’avait frappé, c’était l’échange entre les festivaliers. Puis je suis ensuite revenu régulièrement. Par la suite, il y a 10 ans, j’ai pris la direction de Livre et Lecture en Bretagne qui est notre Centre Régional du Livre. Nous avons noué un partenariat autour de la journée littérature – et y suis revenu tous les ans. En 2007 le festival (co-dirigé alors par Caroline Troin et Erwann Moalic) avait exposé, l’année de sa mort, un photographe dont j’avais publié le travail sur l’Afghanistan : Didier Lefèvre. C’était un moment important pour nous. Je suis toujours venu ici avec un énorme plaisir parce que je ne savais pas ce que j’allais trouver. J’étais très frappé par exemple par la question des sourds – et cela a inspiré d’autres choses que j’ai pu faire pour Livre et lecture. C’était une source d’inspiration. Quand on parle de la question des droits culturels par exemple, le Festival est le seul endroit où j’ai pu saisir cette notion. J’y ai noué des relations durables.

Avec ta présence, y aura-t-il plus de littérature dans le Festival ?

  • Peut-être différemment... Je suis attentif à la parole des écrivains, c’est évident. Le Festival est une sorte de Patchwork, il faut tisser quelque chose, c’est une question de couture – je pense à ce sujet à Caroline Troin qui a fait beaucoup de choses au sujet de la couture. C’est peut-être une clef.

Quelle est ta définition de la culture ?

  • Je n’ai d’autant pas de définition que je viens du fond de la campagne, de Béganne, dans le Morbihan. Là-bas, c’est un peu les Intouchables, les pas développés. Je suis né là, d’une famille modeste, en tous les cas il n’y avait pas de musique, de livres, d’offre culturelle. Normalement, selon les critères que j’entends souvent, il faut des livres, de la musique pour développer l’intelligence, donc je ne peux pas être intelligent puisque je n’avais pas ça. Tous les discours sur les gens intéressants ne pouvaient pas me concerner – j’ai des doutes, je pense que je ne peux pas avoir accès à tout ça – enfin c’est de là que je viens. Tout ce qu’on me dit sur la culture est heurtant pour moi. Normalement je ne devrais pas pouvoir causer avec tous ces gens.

Cette année, le Festival accueillera en ce bout de Finistère une nouvelle génération d’Algériennes et Algériens (sans oublier les binationaux dans un débat) pour leur donner ici une parole, permettre les échanges, en suivant, malgré toutes les difficultés, l’esprit du Festival. Aujourd’hui un crowdfunding (https://cutt.ly/festival-dz) est lancé dans le but de pallier le manque de financements publics nécessaires.

Tu as eu accès à une oralité du savoir dans ton enfance ?

  • Oui, il y avait plein de culture, j’ai appris beaucoup de choses. Mais des choses qui ne sont pas valorisées. Elles n’existent pas. Par exemple j’ai eu un prof de fac qui un jour me dit : « si vous ne savez pas écrire, vous ne pouvez pas penser », j’ai d’abord acquiescé, puis une pensée m’a frappé, ça voulait dire que ma mère est idiote. Ma mère sait écrire, mais elle est incapable de rédiger un article, un truc comme ça, comme beaucoup de gens. Que je puisse intégrer cette pensée, ça rend coupable. Alors je reste, non avec une douleur, mais une vraie interrogation. Je suis idiot, je ne peux pas normalement parler avec quelqu’un qui est journaliste...

Vous parliez Breton ?

  • Non, il y avait du Gallo, nous étions près de Redon, et puis il y avait d’autres choses. Une grand-mère voisine avait une passion pour la lecture, elle avait très peu de livres, mais elle lisait tout ce qui lui passait entre les mains, elle m’a transmis sa passion. C’était un rapport un peu extraordinaire, naïf, à la lecture. C’est le personnage de celle qui remporte le concours des comices agricoles dans Madame Bovary. Elle lisait tout avec son mode de pensée à elle, plein d’interrogations :« mais pourquoi ? », «  mais qu’est ce que cela veut dire ? ». J’ai retenu ce mode d’interrogations naïf et permanent. Enfin « naïf »... En fait, elle s’interrogeait sur tout ce qu’elle lisait – des choses qui venaient du monde entier. « Pourquoi ils font ça ? »... Quand je suis entré dans le monde culturel, j’ai appris qu’il fallait avoir un avis sur tout et que c’était ça, « avoir de la culture ». Ici, en Bretagne, quand on abuse du langage littéraire, on est en décalage. Chez moi on dit : « c’est un gars qui cause ben », ce qui veut tout dire. C’est un gars qu’on n’écoute pas trop, un embobineur, il a une arme de guerre. C’est pas vraiment un ami. Mais, curieusement, j’ai fait des études de lettres, et j’ai été passionné. La littérature c’est une réinterrogation de la langue en permanence. On n’écrit pas en bon français, ça n’existe pas. Proust n’écrit pas en bon français, il était reconnu pour cela, c’est l’écrivain le plus régionaliste qui soit – ce n’est pas l’image qu’on a de lui. Il a été très important pour moi, c’est une langue qui essaie de s’intéresser aux langues des autres. Il restitue la langue, celle de Françoise par exemple, sans s’en moquer. J’y ai retrouvé des personnages de mon enfance. La langue dite « littéraire » est un langue manipulatrice, dominante, c’est la rhétorique, qu’on enseignait aux classes dominantes. La langue vraiment littéraire réinterroge cela, le perturbe.

Festival de Douarnenez © Nina Fontaine

Le Festival a un long passé militant...

  • La pratique des droits culturels existe depuis longtemps ici. Le Festival vient de ce que les gens ont au quotidien ici, la culture bretonne, locale, et l’échange avec d’autres cultures locales d’ailleurs, des cultures qui sont vécues au quotidien, non ce qui revient à une sorte d’acculturation, un copier-coller pour correspondre à une culture imposée par une classe sociale. Le Festival s’est d’abord appelé festival « des minorités », mais ensuite le mot minorité a posé problème. Dans les débats, la question de la domination culturelle revient souvent, on est assez proche de la pensée d’Albert Memmi. La question de la domination et des différences est au cœur du festival. Le mot de « minorité » pouvait détourner de cette question, il y a aussi des minorités oppressantes, il n’y a pas que des minorités oppressées. Dans l’Histoire, ce sont souvent des minorités oppressantes qui sont à l’origine de la domination. Aujourd’hui la domination de quelques-uns qui ont un pognon et un pouvoir dingue, c’est le fait d’une ultra minorité.

Une minorité peut aussi chercher la protection d’un pouvoir dominant...

  • Quand on parle de domination, on parle souvent des États-Unis. On oublie que ce pays est fait de minorités. Avec une fragilité dans son alliance. Parfois on est amené à choisir une domination forte pour protéger sa minorité. Il y a beaucoup d’interrogations de cet ordre autour de la question de la minorité. Le festival est né de cela, d’un combat, celui de Plogoff – de ce qu’il a représenté symboliquement : comment on habite sa terre sans en être propriétaire, on ne peut en être exclu en permanence. Ce combat a suscité beaucoup de questionnements. C’était aussi l’affirmation qu’on n’avait pas à se faire imposer un mode de rapport avec là où on habite. On retrouve ce combat dans les éléments constitutifs du festival. D’où le fait que c’est un festival assez difficile à définir. Son nom, aujourd’hui, ne représente pas ce qu’il est, car ce n’est pas qu’un festival de cinéma. En termes de propositions il y a de la littérature : des écrivains sont invités. J’y ai fait des découvertes surprenantes car ce sont souvent des gens qu’on n’a pas l’occasion de voir ailleurs, et de grande qualité. Il y a les expos, la musique...

Il y a aussi le lien à la ville ?

  • On imagine mal le festival se délocaliser, il est très lié à cette ville, il en épouse les interrogations. Et toutes ont des répercussions sur le festival. Il reste fragile parce qu’il est installé dans la ville, tout en étant quelque chose d’éphémère, de nomade. Il n’a pas de grand bâtiment représentatif, mais il représente beaucoup pour la ville, il semble incontournable – on dit ici : « Le Festival ».

Et puis il y a la participation des habitants...

  • C’est important, c’est en cela que le Festival est inhérent à la culture d’ici. Il est né avec des gens d’ici avec leurs moyens, mais en imaginant comment créer du lien entre eux, entre les gens invités et les habitants. C’est vrai ici de tous les hébergeurs, de tous les bénévoles. C’est en train de changer, il y a les bénévoles d’ici, et il y en a maintenant qui viennent de partout – ce qui pose des questions. Les bénévoles de Douarnenez ont des motivations plus militantes, d’autres viennent pour d’autres raisons, voir des films, ou parce qu’ils en ont entendu parler. C’est aussi plusieurs générations, en 40 ans de festival. Il y a près de 350 bénévoles, c’est énorme.

On retrouve cette force du bénévolat local dans d’autres manifestations de la ville...

  • Le festival est certainement fondateur de ce qu’est la ville, au niveau de l’esprit. Ça se mobilise très vite, il y a un esprit de résistance qui perdure, il y a une sorte d’hyper sensibilité à tout ce qui est revendication, l’opposition aux choses dominantes. Mais on s’interroge aussi au lien du festival avec l’ensemble des habitants. Une partie des habitants s’implique, et une autre partie se sent moins concernée... Il ne faudrait pas qu’on devienne hors sol, que cela ne concerne qu’une petite partie des gens qui sont là, même si on ne touchera jamais tout le monde... En ce moment, on est dans une vraie période de réinterrogation – pas forcément pour trouver une réponse différente, mais il ne faut pas oublier que les gens qui étaient là au départ ne sont pour la plupart plus là. Il y a beaucoup de renouvellement. Il faut aussi que chacun fasse un cheminement de pensée. Le risque étant qu’avec son succès l’événement en soi perdure, mais que son esprit se perde.

Le débat à 18h © Lucas Faugère

Pourquoi avoir fait le choix de l’Algérie, cette année ?

  • Je n’étais pas là au moment du choix, c’est le résultat d’un vote avec le CA et l’équipe – il y avait cette idée de retourner en Algérie, il y a eu les berbères en 1994. Ils avaient d’abord voté pour « les Algéries », mais nous l’avons transformé en « Algériennes, Algériens ». La question qui revient à chaque choix de thématique est de savoir si nous sommes bien dans la diversité des cultures – on n’est pas dans le soutien d’un culture nationale dominante. On va aborder les choses sous l’angle des Algériennes, ce qui permet de mettre en lumière une voix qui n’est pas dominante. Dire qu’elle est dominée ne serait pas juste, les Algériennes sont des femmes fortes, elles ne sont pas dominées, mais, souvent, leur parole a été effacée de l’histoire, y compris récente. Parmi les combattants de l’indépendance, il y avait énormément de combattantes (plus de 10 000), qui ont eu un rôle non négligeable, mais, par la suite, un peu passé sous silence ou minimisé. L’autre angle, c’est l’Algérie créole, car s’il y a un pays qui est fait d’une multitude de cultures c’est l’Algérie : les cultures berbères, juives, mais aussi les différentes migrations, espagnoles, etc... Des cultures différentes qui se côtoient – ce qui est nié par les autorités nationales. À l’indépendance, un choix a été fait, un mythe national a été créé autour du panarabisme et de l’islam. Et ça, on va le réinterroger. L’Algérien type créé, qui ne correspond pas à la réalité, arrange aussi du côté français ou européen, il correspond à l’Algérien type post colonial – c’est peut-être ce que dénoncent les jeunes Algériens aujourd’hui. En préparant le festival, on a senti qu’il y avait une remise en cause de ce mythe national, qui a aussi à voir avec la place de la femme et de l’homme – l’algérien type doit être arabe, musulman et aussi un homme – et pas n’importe lequel, il doit être un héros, un martyr.

Un mythe né de la période coloniale et de la guerre d’indépendance...

  • On va bien sûr passer un certain nombre de films qui traitent de ces sujets et donner des éléments de compréhension, mais l’idée n’est pas de faire un festival entier sur cette période. C’est aussi de partir de ce qui se passe aujourd’hui en Algérie. Pour remonter sur la question de la colonisation puisqu’elle est inévitable. Le Festival n’a pas à dire que la colonisation c’est mal. On le sait, c’est pour nous une évidence.

Et les suites actuelles de cette histoire, ce que Larima Lazali nomme le « trauma colonial » ?

  • Ça rejoint le portrait d’Albert Memmi. L’idée d’avoir un système étatique fort, comme ici, s’est reproduit dans toutes les colonies françaises. Les coloniaux (je ne veux pas me mettre dans le lot) ont instauré l’idée que pour être un vrai pays, il faut être centralisé, avoir des élections, etc... Il y a une sorte d’anticolonialisme permanent dans le régime mais qui crée une sorte d’esprit « colonialisé ». Mais je vais trop loin dans l’analyse, ce n’est pas le but du jeu. Ceux qui parleront de l’Algérie le mieux ce seront les Algériens. Lorsque j’ai hérité de cette thématique j’étais très content, mais je savais que ce ne serait pas facile. Venant de France, il faut savoir ce qu’on ne veut pas faire. On tient à ce que les Algériens parlent de la colonisation. Il y a aussi un ras-le-bol de la part des jeunes Algériens de l’utilisation qui est faite par le régime de la question coloniale pour faire passer des choses. Malika Rahal a écrit un texte formidable là dessus – c’est quelque chose qu’on ressent très fort. Ici, on essaie de dessiner un cadre qui permettra aux algériens de prendre la parole. On va chercher en Algérie des cinéastes mais aussi des gens impliqués dans des associations, des combats, notamment autour des questions LGBTQI, sur les féminismes avec en référence le travail qui a été fait par Charlotte Bienaimé : sans dire ce que doit être le féminisme là-bas. On cherche des voix au plus proche de ce que les gens vivent. Le but est de donner la parole à. Les Algériens ne nous voit pas comme des descendants des colonialistes français. Le festival ne vient pas d’une France qui domine, mais d’ici, d’un combat contre une domination. C’est cette France qui a constitué les appelés, qui la plupart du temps ne savaient pas du tout où ils allaient – ils n’avaient d’autre possibilité que d’obéir à cette domination-là. Ils n’avaient aucune envie d’imposer quoi que ce soit. Quelque chose s’est créé autour du festival qui le dépasse, sur certaines questionnements LGTBTQI, intersexes. Nous sommes parfois les seuls à les aborder. Ce qui n’aide pas pour les financements, nous ne sommes dans aucune case. On n’est pas vraiment un festival de cinéma, on est Breton, mais pas que, on n’est pas une association de défense stricte des sourds ou des intersexes... C’est important de n’être dans aucune des cases.

Débat « L’acte de filmer » © Jacques Debiesse

Est-ce que ce serait possible de fonder un festival comme celui-ci aujourd’hui ?

  • Ce ne serait plus possible en répondant à tous les critères de financements qui existent aujourd’hui. Ce serait peut-être possible dans les marges... Il faut voir que le Festival n’est pas né avec cette taille, cette ampleur. Le festival a commencé parce que les gens ont répondu présents, c’est peut-être possible de faire des choses et d’avoir une réponse spontanée, mais ce qui est difficile c’est de le maintenir pendant 40 ans. Et le festival ne s’est pas seulement maintenu, il s’est renouvelé, dans ses combats, ses formes. J’aspire à ce que le Festival crée quelque chose qui nous dépasse. À la différence de la tendance actuelle à vouloir tout maîtriser, aux bilans, aux évaluations. Je souhaite que cela fasse plus que ce qu’on imagine. Le festival va se faire avec les rencontres. On fait un cheminement pendant un an, et c’est ce que l’on propose à d’autres qui parfois vont emprunter d’autres chemins. Je ne me sens pas défendre « un projet » comme un directeur de scène nationale, je suis une sorte de chef d’orchestre, les instruments ce n’est pas moi qui les ai – je fais avec le collectif, au sens large du terme – aussi bien les gens qui sont dans le festival, les bénévoles, l’équipe, mais aussi ceux et celles qu’on a invités. C’est une véritable aventure collective – ce qui est enthousiasmant mais demande beaucoup d’énergie. C’est toute la difficulté de maintenir ce côté collectif tout en lui fixant un cap, défini collectivement.

Ne va-t-il pas y avoir cette année, suite aux événements d’Algérie, un flot débordant de paroles ?

  • Je ne sais pas ce qu’on va découvrir. Le néocolonialisme consiste : 1- à inviter des gens en ne les voyant que comme anciens colonisés, d’où mon refus de la culpabilité – non à la façon de Sarkozy : comme un déni, mais pour passer à un tout autre rapport. Un Congolais me disait l’année dernière : « arrêtez d’être coupable, vous nous emmerdez avec ça ! », 2 - à plaquer sur chaque situation les mêmes schémas, les mêmes questionnements. Il y a en Algérie une littérature forte – J’ai été très marqué par Nedjma de Kateb Yacine ou Assia Djebar, que j’ai connue comme écrivaine. Cette année nous avons invité Mustapha Benfodil et Sarah Haidar, des auteurs engagés, qui réinventent la langue.. ll y a des voix fortes, et une très ancienne relation avec l’Europe, qui n’est pas liée à la colonisation, c’est une histoire commune. Saint Augustin était Algérien, et le Maghreb, c’est aussi « l’Occident ». On ne va pas plaquer tous les ans les mêmes questionnements, ça serait le risque. Il serait dangereux de maintenir toujours la même image de l’autre, aussi généreuse soit-elle, et ne jamais accéder à une altérité vraie – voir l’autre comme un ancien dominé, etc... il n’y a pas que ça. De même que les Algériennes doivent être vues, non comme des « dominées », mais comme de vraies personnes.

On entend au festival des paroles « autres », différentes...

  • J’ai beaucoup fréquenté le Festival, et c’est le seul endroit où j’ai été perturbé, bouleversé, au sens vrai du terme par ce que j’ai pu entendre ici.

En évitant l’attitude de l’expert, du scientifique ?

  • On invite très peu d’universitaires, ce que l’on veut entendre ce n’est pas la parole dominante.

Des paroles qui peuvent dépasser la question de l’Algérie ?

  • La pensée de Franz Fanon la dépasse. On organise la pensée dans des mouvements circulant, non case par case. On ne veut pas faire dire d’emblée à la personne à ce qu’on veut qu’elle dise. Il faut éviter le dispositif dominant, et ne pas le reproduire.

Propos recueillis par Olivier Schneider.

Algériennes / Algériens, 42ème Festival de Cinéma de Douarnenez, 17-24 août 2019

www.festival-douarnenez.com

Sur hello asso : https://cutt.ly/festival-dz



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