Comment parler de cette chanteuse aux yeux souvent rieurs, rencontrée dans les années 80 alors qu’elle lançait sa voix chatoyante dans les rues de Belleville ou Ménilmontant, avec Artus le barde à orgue de Barbarie et moustache rousse ? Je sais, je suis un peu dithyrambique, mais ce couple légendaire (au moins dans le quartier) nous épatait.
Comment évoquer le parcours d’une artiste qui a toujours été du côté du monde vivant, du partage, du peuple au sens le plus noble du mot ? Comment dire l’importance de ceux qui perpétuent une tradition immémoriale, celle où la chanson, le théâtre, et au fond toutes les formes d’arts vivants, sont des outils pour faire résonner nos vies, afin de les comprendre ensemble et les changer, quand c’est possible ? Comme Annie vient de sortir un nouveau disque avec son groupe Apache Zazou, j’en profite pour me hasarder à le faire en lui posant quelques questions...
Annie, on se connaît depuis pas mal de temps, depuis la lointaine époque où tu jouais avec Artus dans ce célèbre duo avec orgue de Barbarie, comment as-tu commencé et comment le parcours se poursuit-il ?
Eh bien, le premier orgue qu’on a eu avait été fabriqué par le frère de Boris Vian. C’était dans les années 70-80, il n’y avait pas encore eu la Falaise des fous [1]. Nous, on a commencé en 74, 75, dans ces eaux-là... Artus, qui était [...]
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[1] Incroyable fête organisée par Michel Crespin à la falaise de Chaslain dans le Jura où se sont retrouvées sur deux jours, d’impressionnantes quantités de saltimbanques de tous poils, qui préfigura ce qu’on a appelé par la suite "Les arts de la rue.’
Beaucoup de plaisir à lire cet interview d’Annie Papin, "sacré bonne femme" elle a toute mon admiration, et mon amitié.
françoise.