C’est d’abord le cinéma qui a révélé Hanif Kureishi, figure marquante d’une génération d’écrivains britanniques apparue dans les années 1980. Réalisé par Stephen Frears en 1985, son scénario, My Beautiful Laundrette, frappait fort en portant à l’écran les amours d’un jeune skinhead et d’un jeune Pakistanais, sur fond de crise sociale thatchérienne. Quelques années plus tard, le savoureux roman Le Bouddha de banlieue l’a imposé internationalement comme écrivain. Depuis, éclectique, il a persisté à écrire tant pour la littérature que le cinéma, le théâtre et la télévision. Paru en France, Le Déclin de l’Occident, sombre et décapant recueil de nouvelles qui n’est pas sans évoquer Raymond Carver, dresse le tableau sans concession d’une génération déboussolée par la perte de ses idéaux. Et son autobiographie, Souvenirs et divagations, nous replonge dans cette Angleterre thatcherienne dont la crise actuelle ressuscite l’esprit.
Pour beaucoup de gens de ma génération, My Beautiful Laundrette a été un film culte. Au moment où la France découvrait la marche black blanc beur, le film posait la question d’une société multiculturelle et de ses tabous, notamment [...]
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