Laissons lui la parole pour la présentation :
L’occupation d’un lieu est un acte d’architecture. Pour inaugurer l’ouverture de Salle Principale, nous décidons de l’aménager. Prendre la place n’est-il pas la meilleure manière de faire place, et donc la laisser à d’autres ? Produire un lieu ne contient-il pas en soi son abandon à sa perpétuelle, inévitable et magnifique transformation ? Pour nous, tout agencement appelle sa réversibilité. L’installation de l’espace d’exposition a donc pour objectif premier de dresser les battants des imaginaires qui s’y ouvriront.
Ce lieu accueillera de multiples regards sur le monde habité, celui qui existe pour qui veut le voir. Les changements prochains et complexes qui nous attendent dans des situations chaotiques nécessitent des appréhensions artistiques ouvertes. Pour entamer cette perçante œillade sur le monde, nous nous pencherons sur ce qui nous unit. Lire et relire quelques articles fondateurs du code civil, pour tenter d’y déceler si l’autre monde qui existe est bien dans celui-ci. Faire jouer, résonner et user les tambours encore vibrants du lecteur de la loi.
Et puisqu’il faut bien faire le premier pas : si nous étalonnions à nouveau l’écart entre propriété et appropriation ? Statique et mobile ? Meuble et immeuble ? Solide et liquide ? Peut-il exister une propriété diffuse ? Sur ces sujets fondamentaux pour tout acte de création, que nous disent les textes ? Et surtout, que peut-on y lire pour construire autrement ? La loi est-elle elle-même appropriable par le citoyen ? Cette première foulée frappera comme un appel : notre plus grand vœu serait que d’autres s’en emparent. Contribuer à déclencher des actions constructives. Et continuer de mener, tambour battant, la transformation du monde que nous désirons.
vernissage le samedi 13 septembre de 17h30 à 21h
salle principale | la galerie
28, rue de Thionville
75019 Paris