Implantée au Mans depuis sa création en 1990, la compagnie Marie Lenfant est une équipe de danse un peu spéciale pour qui l’exigence est inséparable de l’attention aux autres, de l’immersion dans le monde tel qu’il se présente à nous, sans en masquer aucun aspect. Ce qui frappe chez Marie et Rity, en plus de leur énergie et de leur talent, c’est la conscience de l’importance de l’art dans un inlassable travail, comme l’écrivait Francis Ponge, de réparation du monde. C’est aussi une bande voyageuse, membre du CID (International Dance Council - UNESCO). Et il me vient soudain à l’esprit, à propos de cette troupe humble et splendide, la formule définitive et précise de Robert Filliou : « L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. »
Voici comment Marie Lenfant présente la recherche de sa compagnie : « Conjuguer force et fragilité dans une détermination qui nous pousse aux plus grandes audaces artistiques. Éviter ainsi la débauche de mouvements, ne pas chercher les effets de manche, mais la simple présence singulière des corps, à partir d’une écoute et une observation attentive de l’humain questionnée à chacune de nos pièces. »
La fonction de l’artiste est fort claire : il doit ouvrir un atelier,
et y prendre en réparation le monde, par fragments, comme il lui vient ».
Francis Ponge
Votre compagnie a aujourd’hui acquis une belle réputation locale, nationale et internationale. Mais la situation devenant de plus en plus difficile pour tout le monde, comment vivez-vous la manière dont les arts et la culture sont aujourd’hui reconnus et soutenus dans notre pays ?
En fait, depuis longtemps nous bricolons et nous inventons des méthodes qui nous permettent de nous passer le plus possible de soutiens ins[...]
Pour lire la suite de cet article,
(abonnement annuel ou mensuel)
Déjà abonné ?