Le flamenco est la danse de la femme en tant que taureau : une énergie colossale, capable de soulever le monde, de le faire trembler. Un tonnerre, une tempête, un volcan, tout cela condensé en une bête furieuse et souveraine. Telle est la femme mythique, archaïque, toute-puissante, féconde, jouisseuse, orgasmique, invinciblement inaltérée par l’homme et révélée par le flamenco. Oui ! Le flamenco, c’est le corps de la femme, impérial, dénuée de toute servitude, qui triomphe, royal ; c’est un cœur de montagne qui bat à tout rompre, qui s’élève au-dessus de la terre des ancêtres et qui rappelle la naissance des mondes, le chaos des commencements. La danse est le déchaînement de ce chaos primordial et sa mise en ordre, sa soumission à la forme cadencée du corps de la femme, à la musique qui est l’ordre secret du monde, et enfin à la paix cosmique.
Le flamenco est le règne de la femme mais en tant que musique. En tant que taureau musical.
C’est pourquoi le flamenco est le contrepoint chorégraphique de la corrida. Dans la corrida, le taureau est une vulve de femme déchaînée, qui ne c[...]
Pour lire la suite de cet article,
(abonnement annuel ou mensuel)
Déjà abonné ?