Question fondamentale à laquelle la société contemporaine, prise en étau entre la marchandisation de tout et l’appropriation de l’art par ce qu’on appelle l’élite, ne sait plus du tout répondre. Essayons de la poser simplement, en s’appuyant sur ceux dont on parle très peu, et qui, pourtant, retrouvent le sens profond de leur pratique en reprenant le flambeau d’un véritable travail sur notre capacité à vivre ensemble. Tous ceux qui savent que l’art est un puissant outil de réparation sociétale et humaine et s’attaquent notamment aux difficultés vécues dans ces lieux de relégation de nos villes qu’on appelle les quartiers, les cités, les banlieues... Enclaves urbaines où vivent des générations de gens majoritairement originaires de nos anciennes colonies d’Afrique du Nord et subsaharienne, dont les plus jeunes ne devraient plus avoir aucune raison de se sentir étrangers au pays dans lequel ils sont nés. Commençons par brosser les grandes lignes du contexte historico-politique où se déroule cette action - ou ce drame.
On sait depuis longtemps, au moins depuis les années 1990, que les politiques ultralibéraux étatsuniens, suivis par leurs disciples du monde entier, cherchent à favoriser par tous les moyens dont ils disposent ce que Samuel Huntington appela[...]
Pour lire la suite de cet article,
(abonnement annuel ou mensuel)
Déjà abonné ?