Les initiatives en faveur de la démocratie culturelle nées après-guerre en Belgique ont eu moins de retentissement extérieur que celles qui se sont développées dans notre pays. Elles ont pourtant été foisonnantes, généreuses, et beaucoup d’entre elles continuent aujourd’hui courageusement leur mission en ces temps obscurs. Là, j’ai eu l’occasion de rencontrer des pratiques humaines paradoxalement bien moins élitistes que celles qui ont encore cours au vieux royaume de France... Un ouvrage collectif récemment paru, Pour une Démocratie culturelle, publié aux éditions du Cerisier, relate les hauts faits d’un homme précieux, Marcel Hicter, dont on voit qu’il est à l’origine d’un grand nombre de ces initiatives, notamment en faveur de la Jeunesse, sur le plan national et international. On lui doit entre autres la création du remarquable domaine de La Marlagne, et en partie celle du Centre Wallonie-Bruxelles à Paris, où j’ai eu le plaisir dans les années quatre-vingt, de rencontrer sa fille Marianne, qui en assurait la programmation scénique avec une vraie intelligence et pas mal d’audace.
Je suis curieux d’avoir un point de vue subjectif sur cet homme et de comprendre comment se transmettent des idéaux que je partage. Qui était Marcel Hicter, selon sa fille ?
Mon père était le fils d’un tout petit paysan, maigrichon, asthmatique, qui n’avait qu’une vache et un cheval. Mais il chantait à l’église, il avait une voix d’or, et il était metteur en scène. Et donc, ça a rejailli sur mon[...]
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