En un temps où les intellectuels engagés se font rares ou inaudibles, d’autres voix montent vers nous à point nommé, fortes et généreuses, qui portent les rêves indicibles des peuples et tissent élégamment les mille écheveaux emmêlés d’une impatiente multitude. Celles des poètes. Parmi elles, puissante, mélodieuse, enjouée et libre comme l’air dans l’orage, celle de Chamoiseau jaillit tel l’oiseau-mouche du chœur inquiet, pour rappeler aux naufragés l’urgence et la beauté de vivre. L’oiseau ne chante jamais très loin des trilles du grand frère d’armes Édouard Glissant [5], et tous deux, dans le sublime sillage d’un « nègre fondamental » [6], volent en hauteur vers ce qu’ils nomment « tout-monde ». Patrick Chamoiseau veut une poétique de la relation. Son œuvre-action la réalise.
Est-ce que vous diriez, par rapport au bel élan de février [7], que les habitants des îles caraïbes sont porteurs d’une force de solidarité, d’un sens de l’intérêt collectif et d’une réactivité plus grande que ceux de la métropo[...]
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[1] Édouard Glissant nous a quittés le 3 février 2011, deux ans après cet entretien.
[2] Le grand Aimé Césaire. http://www.lencrenoir.com/aime-cesaire-le-negre-fondamental/
[3] Édouard Glissant nous a quittés le 3 février 2011, deux ans après cet entretien.
[4] Le grand Aimé Césaire. http://www.lencrenoir.com/aime-cesaire-le-negre-fondamental/
[5] Édouard Glissant nous a quittés le 3 février 2011, deux ans après cet entretien.
[6] Le grand Aimé Césaire. http://www.lencrenoir.com/aime-cesaire-le-negre-fondamental/