Julien Blaine va jusqu’au bout, tout à fait jusqu’au bout du bout, et ça, c’est extrêmement rare, dans cette époque très spécialement calamiteuse, les êtres qui vont jusqu’au bout du bout d’une démarche artistique vécue comme un geste d’humain qui agit dans, qui agit sur, avec, sa société. Jusqu’à ce qu’on le voie clairement, qu’au bout il n’y a pas de fin.
Comme le savaient les anciens maîtres Chinois, aller jusqu’au bout d’un chemin c’est rejoindre le début d’un autre, trouver l’éternel renouvellement de la marche, d’un pas que rien ne peut épuiser, sans fin, enfin, délesté du fardeau de l’égo et du temps.
Ne pas pas s’arrêter en route, ni truquer la dramaturgie pour céder aux lois du spectacle. Julien Blaine a fait énormément de choses belles, désinvoltes et savantes, puissantes, généreuses, invisibles et tonitruantes, au long et en large de son parcours de constructeur bruyant et timide, d’histrion subtilement mal élevé, d’observateur discret, de joueur délicat au jeu de la vie. De filet d’eau et de cascade.
Julien Blaine a évidemment beaucoup compté dans l’invention de la poésie-action, dans la vie culturelle et artistique comme on dit de la grande Marseille, de ce pays, du monde entier, dans un rhizome secret, creusant les souterrains, très actif, [...]
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