Annie Zadek pose 524 questions à ses proches décédés, concernant leur exil, leur vie, leurs choix. Ce questionnement est « nécessaire et urgent » parce qu’il intervient tardivement. L’auteure et poète est née après la deuxième guerre mondiale. Ses parents juifs-polonais l’ont élevé dans le silence de leur passé. Entre eux ils parlaient yiddish et polonais, à elle ils s’adressaient en FLE « Français langue étrangère », raconte-t-elle.
Assimilée dans la culture française, Annie Zadek n’a jamais osé interroger ses parents. « Ils n’auraient pas pu répondre ou pas répondu pour m’épargner », explique-t-elle. Désormais écrivaine de théâtre, elle pose ses questions dans son texte et spectacle.
Extrait
Pourquoi sont-ils restés sur place ?
Pourquoi ne sont-ils pas partis ?
Parce que c’était leur terre natale ?
Qu’ils étaient nés dans ce pays ?
Qu’ils voulaient s’y faire enterrer ?
Qu’ils n’avaient nulle part où aller ?
Qu’ils ne pouvaient pas se résoudre à abandonner
leur foyer ?
Qu’ils ne pouvaient pas imaginer ce qui allait
leur arriver ?
Étaient-ils si mal informés ?
N’écoutaient-ils pas la radio ?
Ne lisaient-ils pas les journaux ?
Ne lisaient-ils que « Les Commentaires » de Rachi ?
N’avaient-ils donc pas compris ?
Étaient-ils à ce point crédules ?
Furent-ils si faciles à duper ?
Avaient-ils déjà oublié ?
Les signes avant-coureurs avaient-ils manqué ?
(...)
Pour en savoir plus : <popup|texte=ici|titre=Diphtong|lien= http://www.diphtong.com/>.