Nous avions rencontré Thomas Hirschhorn en 2004, à Aubervilliers, à l’occasion de la création du Musée précaire Albinet. Ce plasticien helvète qui joue en permanence avec les éléments de l’ordinaire, avait reçu le (prestigieux, comme on dit) Prix Marcel Duchamp en 2000. Il a proposé aux habitants - Français majoritairement d’origine immigrée de première ou deuxième génération - d’un quartier reculé de cette ville de banlieue parisienne négligée par le pouvoir central, de participer avec lui à une aventure rare. Construire, sur une sorte de terrain vague jouxtant les immeubles, un lieu dédié à la création plastique contemporaine depuis le mouvement dada. Et de recevoir et in-
former le public. Et ce fut pour l’équipe de Cassandre/Horschamp, l’une des rencontres les plus importantes de notre parcours. La preuve en acte que ce dont nous parlions sans cesse dans notre revue : faire participer l’ensemble de la communauté humaine à la vie artistique, était réalisable si on s’en donnait la peine. Thomas Hirschhorn vient de célèbrer l’anniversaire des vingt ans du Musée précaire Albinet, à sa façon, en se servant de ce moment comme prétexte à se poser des questions sur la pertinence et l’efficacité d’une telle démarche, en recevant avec bonheur toutes les critiques utiles et légitimes. Thomas Hirschhorn est un homme en mouvement, un artiste au sens plein du terme.
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Hirschhorn marche sur (au moins) deux jambes, il critique, il crée, il invente, il proteste et il construit. En 2004, année où il lança ce sublime projet, il déclara publiquement qu’il refuserait d’exposer en Suisse tant q[...]
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