Je me souviens de Sotigui Kouyaté dans L’Homme qui, de Peter Brook, (inspiré de L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau du neurologue Olivier Sachs) l’un des spectacles les plus forts qu’il m’ait été donné de voir au théâtre.
Je me souviens de Sotigui Kouyaté dans L’Homme qui, de Peter Brook, (inspiré de L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau du neurologue Olivier Sachs) l’un des spectacles les plus forts qu’il m’ait été donné de voir au théâtre.
Je me souviens d’un entretien avec Sotigui Kouyaté suite à ce spectacle, de son humour tendre en évoquant le plaisir de "Jouer avec Mr Brook", de son étincelle de malice quand il disait, en retraçant son parcours de griot, musicien, (et footballeur ! ) au Mali et au Burkina : "Là bas, tous les oiseaux me connaissent"...
Je me souviens de sa silhouette de Giacometti vivant dans la scène des fossoyeurs de La tragédie de Hamlet montée par Peter Brook, à laquelle il restituait toute sa bouffonnerie douce-amère.
Je me souviens du dernier film dans lequel il a joué , passé injustement un peu inaperçu de la critique : London river, de Rachid Bouchareb, qui mettait en scène la rencontre improbable à Londres, de Sotigui en forestier dans le Sud de la France et d’ une fermière de Jersey (l’excellente Brenda Blethyn) tous deux en quête de leurs enfants disparus dans un attentat, sur fond de méfiance et de racisme diffus... "C’est un arbre", murmurait ma voisine en le regardant arpenter son verger, extraordinaire de présence noueuse et d’expressivité. L’arbre est tombé mais nous laisse de beaux fruits. Amitiés et sympathie à ses proches.