Née dans les années 2000, je n’ai pas connu les débuts de la free party dans l’hexagone. Mais ma génération est le témoin privilégié de la croissance de ce phénomène : des manifestations sonores et festives qui prennent une nouvelle ampleur culturelle et posent de nouvelles questions sociales. Pourquoi, alors que les free-parties les plus récentes ont réuni des milliers de personnes, ces rassemblements sont-ils encore perçus comme un mode d’expression de la marge ? Quels sont les outils des acteurs et actrices de ce large mouvement ? À partir de la brutalité qui s’est déversée à Redon, retraçons la nature, l’histoire et l’escalade répressive de ce phénomène culturel en France. Malgré un discours commun toujours tristement caricatural, la free party s’est progressivement généralisée à de nombreuses couches sociales et son imaginaire a été repris dans une logique de marché. Je ne mentionnerai pas ou peu la consommation et la vente de drogues car le sujet a déjà été largement traité.
« Voilà comment naissent les mirages : par la grâce de qui les regarde. »
Malarrosa, Hernán Rivera Letelier (2011).
Le bilan de la répression policière de la free party organisée à Redon en Bretagne la nuit du 18 et 19 juin 2021, ne quitte pas nos esprits : 100.000 euros de matériel détruit, une main arrachée pour [...]
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