Dans un climat particulièrement trouble pour la presse, Le Ravi peine à survivre. Le redressement judiciaire relève d’une décision collective, prise communément par la rédaction et l’association éditrice La Tchatche, hantés par « le fantôme aqueux de la liquidation ». Depuis 2003, ils mènent main dans la main des actions d’éducation populaire : initiations au journalisme, projets avec des associations d’économie sociale et solidaire, mise en réseau de journaux qui se disent aussi « pas pareils ».
Le journal, peuplé d’enquêtes et de dessins satiriques, se cantonne aux actualités politique, sociale et culturelle de la région PACA. La rédaction revendique la lenteur comme un des principes qui régénéreront l’information. Face à un système médiatique toujours plus dépendant des intérêts financiers et à une information formatée par les phénomènes de concentration, Le Ravi se réclame de l’intérêt général, réaffirmant un pluralisme constitutif du débat public.
Si Le Ravi a sollicité les collectivités publiques en soutien, le journal reste méfiant quant à une aide instable et éphémère qui n’apaise guère sa vulnérabilité. C’est pourquoi la rédaction s’est lancée depuis décembre dernier dans un appel aux abonnements, fardé du nom cocasse de « Couscous Bang Bang 2015 », parodiant le nom du célèbre site de crowdfunding ! Leur objectif des 5102 abonnés s’accompagne d’un esprit démocratique : « on n’achète pas un journal libre mais on finance son indépendance ».
Dans le numéro de janvier 2015, les journalistes rendent un sincère hommage à Charlie hebdo, en revenant sur les amitiés qui les liaient aux caricaturistes malgré les désaccords qu’ils rencontraient parfois avec la ligne éditoriale . Ils consacrent également un long dossier à la deuxième édition des États généraux de l’urgence sociale en PACA ( Aix-en-Provence, décembre 2013), au cours desquels acteurs sociaux et associations se sont réunis sur le thème de la lutte contre la discrimination et l’exclusion dans le secteur sanitaire.
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