8e édition du Festival TransAmériques

PARTAGER CET ARTICLE ► 
|  Article suivant →
s’abonner
 

Enfin
des cadeaux intelligents !





   




< Brèves

8e édition du Festival TransAmériques

PARTAGER ►

par Nicolas Romeas
Télécharger la version PDF  



Samedi soir, le rideau est tombé sur la 8e édition du Festival TransAmériques au terme de 17 jours où l’éblouissement, les rires, les réflexions et les chocs esthétiques ont dominé les scènes montréalaises pour le plus grand plaisir de 31 000 spectateurs curieux et exigeants. Ils ont eu le privilège de découvrir 26 œuvres d’importance et d’une qualité artistique irréprochable créées par des artistes de la danse et du théâtre d’ici et de l’étranger. Parmi les 25 spectacles présentés en salle, 15 ont affiché complet. Ultime réjouissance pour les artistes et l’équipe du FTA – Marie-Hélène Falcon en tête : le taux d’assistance en salle a atteint 95 % – un record.

AUCUN RÉPIT POUR DES FESTIVALIERS COMBLÉS

Certains spectacles de l’édition 2014 étaient fort attendus… et ont été à la hauteur des espérances ! Les réputés chorégraphes québécois Benoît Lachambre et Daniel Léveillé ont envoûté les festivaliers avec Snakeskins et Solitudes solo. Le délicieux et spirituel Germinal d’Antoine Defoort et Halory Goerger a suscité un enthousiasme délirant, D’après une histoire vraie de Christian Rizzo, une chorégraphie inspirée et d’un grand raffinement, a spontanément conquis le public alors que Les particules élémentaires de Michel Houellebecq racontées avec la fougue et la jeunesse de Julien Gosselin ont constitué un événement inoubliable dans un Théâtre Maisonneuve deux fois plein à craquer. 
Le Festival TransAmériques, c’est aussi l’occasion inespérée de présenter des œuvres subversives et étonnantes, des spectacles qui, par leur force de frappe ou leur originalité, suscitent la controverse et la discussion. Encore cette année, les choix artistiques ont provoqué des réactions vives et des émotions intenses. En ce sens, Todo el cielo sobre la tierra d’Angélica Liddell, Antigone Sr. de Trajal Harrell et Built to Last de Meg Stuart marqueront certainement les festivaliers. 
L’installation Les thermes, en plein cœur du Quartier des spectacles, était de la même eau surprenante, à la fois ludique, profonde, voire subversive. En se plongeant dans cette piscine contenant 25 000 balles sur lesquelles étaient gravées des pensées de Stoïciens, les passants y trouvaient un plaisir enfantin évident qui s’ajoutait à celui de suivre des cours de philosophie impromptus ! 

De grands voyages ont aussi été offerts aux spectateurs : de la traversée historique de sept heures du Nouveau Théâtre Expérimental avec sa trilogie L’histoire révélée du Canada français, 1608-1998 en passant par la quête identitaire de Trois de Mani Soleymanlou partagée par 43 interprètes sur une même scène, ces aventures artistiques rares et démesurées ont sondé qui nous sommes, d’où nous venons et où nous allons. Du politique, il a été abondamment question dans le spectacle coup-de-poing Hate Radio de Milo Rau, 20 ans après le génocide rwandais, ainsi que dans les œuvres brûlantes d’actualité The Pixelated Revolution, sur la guerre en Syrie, et 33 tours et quelques secondes de Rabih Mroué et Lina Saneh, conçues dans la foulée du Printemps arabe à l’ère de la démocratisation numérique. 
L’une des plus grandes richesses du Festival demeure sans contredit de proposer un concentré effervescent de formes nouvelles et uniques qui déjouent les attentes et bousculent les idées reçues. Les propositions artistiques, stimulantes et toujours diversifiées, renouvellent le regard et la place du spectateur. Dès l’ouverture avec Le NoShow d’Alexandre Fecteau (en remplacement d’Helen Lawrence de Stan Douglas – qui a dû être annulé un mois avant sa présentation), en passant par De repente fica tudo preto de gente de Marcelo Evelin et Culture, Administration & Trembling d’Antonija Livingstone, les enjeux ou les climats explorés invitaient les festivaliers à prendre position. 

SOUTENIR LA CRÉATION, UNE MISSION ESSENTIELLE
 
En 17 jours, sept nouveaux spectacles québécois sont nés sur les scènes de la métropole : L’histoire révélée du Canada français, 1608-1998 du Nouveau Théâtre Expérimental, Phèdre de Jérémie Niel, Culture, Administration & Trembling d’Antonija Livingstone, Au sein des plus raides vertus de Catherine Gaudet (photo ci-contre, crédit : Mathieu Doyon), Misfit Blues de Paul-André Fortier, Trois de Mani Soleymanlou et Klumzy de Nicolas Cantin. 

Toutes ces œuvres, promises à un bel avenir sur d’autres scènes ici et ailleurs, ont été coproduites par le Festival, de même que Germinal d’Antoine Defoort et Halory Goerger et Solitudes solo de Daniel Léveillé, pour un total de neuf coproductions cette année. 

MERCI, MARIE-HÉLÈNE FALCON

Au terme d’une 8e édition enlevante autant intellectuellement qu’esthétiquement – et des plus riches en émotions ! –, la cofondatrice, directrice générale et artistique Marie-Hélène Falcon peut céder les rênes du Festival TransAmériques à son successeur à la direction artistique, Martin Faucher, avec le sentiment du devoir accompli. Depuis la première édition du Festival de théâtre des Amériques en 1985 jusqu’à aujourd’hui, Marie-Hélène Falcon n’aura jamais baissé la garde et aura revendiqué la nécessité de présenter des œuvres qui nous ébranlent, nous provoquent, nous nourrissent et nous ravissent. Une mission qu’elle a relevée avec une maestria incomparable. 
Au cours de la soirée hommage qui lui a été consacrée le 31 mai, les voix étaient nombreuses pour souligner son apport inestimable à la création contemporaine internationale : 
 

« Le théâtre que tu as cherché, protégé et désiré est le même que je considère digne d’être créé, pratiqué et vu. » 

  • Romeo Castellucci
     
    « Je réalise que ceux qui, comme elle, s’intéressent si passionnément aux arts depuis tant d’années sont plus proches de moi que je ne l’aurais cru. Ce sont eux aussi des chercheurs. Marie-Hélène Falcon cherche l’art, aime l’art, vit de l’art. »
     - Louise Lecavalier
     
    « Au-delà de ses programmations riches et aventureuses, Marie-Hélène Falcon aura été la sage-femme de la création québécoise pour la scène, celle par qui – si souvent – la nouveauté arrivait au monde. » Robert Lepage
     
    « Deux fois, grâce à toi, nous sommes venus au Québec. Deux souvenirs exquis, joyeux, nourriciers, inoubliables. (…) Sache que nous te devons à toi et au magnifique public du FTA des moments de théâtre, de rencontres, de gaieté, bref, de vie dont nous nous souviendrons toujours. »

Ariane Mnouchkine


Après une trentaine d’années à la barre du FTA, les réalisations de Marie-Hélène Falcon sont spectaculaires :
• 825 000 spectateurs
• 434 spectacles présentés en provenance de 47 pays 
Les Montréalais garderont longtemps en mémoire les bouffées d’oxygène et les chocs culturels auxquels ils ont eu droit grâce à elle, et qui ont fait la solide réputation du Festival TransAmériques autant ici qu’à l’étranger. 
Prochain rendez-vous du FTA : du 21 mai au 6 juin 2015 pour une 9e édition sous la direction artistique de Martin Faucher, qui partagera la direction générale avec David Lavoie, également directeur administratif. 



fake lien pour chrome




Partager cet article /  





Réagissez, complétez cette info :  →
Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.



Infos, réflexions, humeurs et débats sur l’art, la culture et la société…
Services
→ S’abonner
→ Dons
→ Parutions papier