Les meilleurs vœux de ses salariés à la direction de Radio France. Le chœur des esclaves, le Va, piensero hautement émotionnel du Nabucco de Verdi pour célébrer comme il se doit le 37e jour de grève contre un plan « stratégique » de casse de Radio France (baisse de budget de 60 millions d’euros et 299 suppressions de postes).
Va, pensée, sur tes ailes dorées ;
Va, pose-toi sur les pentes, sur les collines,
Où embaument, tièdes et suaves,
Les douces brises du sol natal !
Salue les rives du Jourdain,
Les tours abattues de Sion ...
Oh ma patrie si belle que j’ai perdue !
Ô souvenir si cher et si fatal !
Harpe d’or des devins fatidiques,
Pourquoi pends-tu, muette, aux branches du saule ?
Ranime dans nos cœurs les souvenirs,
Parle-nous du temps passé !
Ou bien, similaires au destin de Solime
Fais entendre quelques tristes complaintes,
Sinon, que le Seigneur t’inspire une harmonie
Qui nous donne le courage de supporter nos souffrances !
Après l’usage magnifique qu’en avaient fait en mars 2011 Ricardo Muti et ses chanteurs et musiciens, avec le public, à l’Opéra de Rome, pour protester contre les coupes sombres dans le budget de la culture en Italie, sous le gouvernement Berlusconi, Nabucco revient chez nous pour défendre les moyens du service public de la Radio nationale française et de ses musiciens et chanteurs. Après le chant puissant du chœur de Radio France, plusieurs personnes sont montées sur la scène du studio 104, où avait lieu la cérémonie des vœux, brandissant des affiches où était écrit : « Quand tout sera privé, vous serez privés de tout. »
Nabucco (titre initial : Nabuchodonosor) est un opéra en quatre actes de Giuseppe Verdi sur un livret de Temistocle Solera, tiré de Nabuchodonosor (1836), drame d’Auguste Anicet-Bourgeois et de Francis Cornu et créé le 9 mars 1842 à la Scala de Milan. Il évoque l’épisode biblique de l’esclavage des Juifs à Babylone symbolisé par le chœur de la troisième partie, le Va, pensiero des Hébreux auxquels s’identifiait la population milanaise alors sous occupation autrichienne.
Le 8 janvier 2020 à Radio France, studio 104 de la Maison de la Radio
Et Ricardo Muti en mars 2011 à l’Opéra de Rome
C’est ce qui s’appelle " ne pas pouvoir en placer une" ! Edifiant !
Les hauts talons ne font pas le poids contre la puissance des chants...
Quelle source d’inspiration pour les prochaines réunionites de l’éducation Nationale !