Qu’est-ce que c’est, Exhibit B ?

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Qu’est-ce que c’est, Exhibit B ?

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par Thomas Hahn
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« À bas les zoos humains ! » scandent les « Brigades antinégrophobie » devant le Théâtre Gérard Philipe, à Saint-Denis. Évidemment ils ont raison, ça va de soi ! La lutte contre toutes formes de racisme est une cause fondamentale. Sans égalité, pas de république. « À bas les zoos humains », voilà un bon slogan, poignant et pointu… qui d’ailleurs résume parfaitement le message de l’installation de Brett Bailey. L’artiste sud-africain « expose » en effet des humains dans des situations-type de la réalité coloniale et post-coloniale d’antan et d’aujourd’hui.

Est-ce scandaleux ? Sommes-nous encore en 1800 ou en 1900, pour regarder ces corps et ces personnes dominées depuis la posture du voyeur dominant ? Est-il encore concevable d’imaginer que (hormis, peut-être, quelques malades) l’on s’y rende pour [...]

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2 commentaire(s)

Nicolas Romeas 1er décembre 2014

Je suis tout à fait d’accord avec ce commentaire, Gwenael. Si ça vous est possible, vous pourriez également le mettre dans le texte réservé aux abonnes, car c’est un apport vraiment utile au débat…

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Gwenael De Boodt 1er décembre 2014

Il faut quand même lire la position du Conseil Représentatif des Associations Noires :
http://www.le-cran.fr/communiques-cran-associations-noires-de-france_lire_de---exhibit-b---a---exhibit-white------la-position-du-cran-_204_0_0.html
Ce que déplore le CRAN à propos de "Exhibit B", après avoir pris la précaution de reconnaître les bonnes intentions de l’artiste, c’est une représentation des populations noires qui les réduit à un état passif, faisant fi de toutes les luttes passées et contemporaines des noirs eux-même pour leur émancipation. La question se pose de savoir si, sur un tel sujet, "la compréhension émotionnelle de ce qu’était le colonialisme" (et de ce qu’il est encore jusqu’au tableau de cet adolescent expulsé ligoté à son siège d’avion, en passant par l’accaparement des ressources africaines par les pays occidentaux ou par la Chine) est suffisante. On voit de plus en plus pléthore de spectacles qui font un constat cynique et fort réaliste de la domination capitaliste, sous forme de "tableaux", sortes de natures mortes -quand elles ne sont pas télégéniquement animées- d’où l’utopie et la résistance du vivant sont absentes, excluant toute naissance de poésie dans la langue comme dans les corps. Où peut s’enraciner la pensée dans de telles oeuvres ? La seule cruauté ne suffit pas à entretenir la vertu agissante du symbole. Il faut bien des portes et des toits qui s’ouvrent vers un ailleurs, des figures, des foules qui résistent et font entendre leur voix, au moins la naissance de ce mouvement, ne serait-ce qu’un frémissement. En ce sens, la manifestation des "Brigades antinégrophobies" devrait rentrer dans le spectacle. Et d’ailleurs n’en a-t-elle pas l’intention quand on la voit dans la vidéo prise à Londres tenter de pénétrer dans le lieu, avec ses tams-tams et ses sifflets ? N’est-ce pas une Dyonisie venue libérer ses semblables de leurs carcans de représentation ?

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