Les artistes et tous ceux qui travaillent avec eux sont maintenant à la pointe du combat contre les ravages de l’ultralibéralisme et c’est heureux. Parmi les plus de cent lieux d’art et de culture actuellement occupés en France, depuis l’occupation le 4 mars du Théâtre de l’Odéon, il y a le Théâtre de Périgueux, l’un des plus vivants...
Comme dans tous ces lieux qui s’efforcent de revivre autrement et de retrouver enfin leur fonction d’agora, les amis de la Coordination des Intermittents et Précaires de Dordogne y ouvrent chaque jour des débats politiques et sociaux en donnant la parole aux travailleuses et travailleurs précaires de tous les secteurs. C’est avec l’art et la culture qu’on se souvient que tout est lié, et que tout est politique, et on met ce savoir en pratique... Chacun peut s’y exprimer comme il le veut sur ses désirs et ses espoirs. En un mot, l’art (et l’espace où il s’exerce) y redevient un outil citoyen.
Leur gazette, intitulée (sans doute en hommage au Cri du peuple de Jules Vallés qui soutenait la Commune) Le Cri de la Cip, raconte cette aventure. Ils y disent qui ils sont, où en sont les luttes qu’ils mènent avec d’autres et permettent ainsi à tous de s’informer sur ce beau mouvement dont tout le monde ne comprend pas encore l’amplitude, tant l’importance de l’art et de la culture pour la construction des humains est - sciemment - ignorée par ce système. Ils nous ont fait l’honneur de publier dans leur deuxième numéro un extrait de l’entretien de Clara Hubert avec Robin Renucci, qui se trouve dans le dernier article de L’Insatiable sur le sujet, réalisé avec Victoria Tran et Héloïse Humbert.