Humeurs d’Avignon par Jacques Livchine

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Humeurs d’Avignon par Jacques Livchine

Les humeurs de Jacques
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par Jacques Livchine
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Je suis dans une humeur Muray
Je suis négatif sur tous les plans.
Je trouve qu’Avignon est devenu moche
on circule dans une grande poubelle.

Le IN est noyé dans un Off apocalyptique
Le cours Florent est une malédiction, qui que tu croises c’est un acteur de Florent qui tente sa chance avec deux autres Florent.
Le parades sont moches et contre-productives
À part les grands comiques on sent que rien n’est rempli.

La grande lutte des intermittents est invisible, on veut jouer et attirer le client, l’agrément c’est la Cip et la CGT, pas les comédiens du Off ni du IN. Les zombies qui tractent dans la chaleur n’ont plus de regard, ils n’ont plus d’espoir, il faut qu’ils jouent tous encore douze fois, ils regrettent d’être venus.

À Avignon, c’est la loi, si ton bouche à oreille n’a pas démarré le 14 juillet c’est foutu pour toi. J’aimerais pouvoir dire la phrase-clé : « il faut absolument que tu voies ça ». Je ne peux pas la dire, il n’y a rien à voir absolument.

On dit qu’il y a moins de monde et moins d’ambiance, mais on dit ça chaque année.
Il y a un bruit Claude Régy qui court, on dit « ça c’est grand », mais il n’ y a pas de places, c’est le petit jeune de 91 ans et il fait le buzz avec un spectacle d’il y a 25 ans.

On attendait au moins cette réforme, celle que les spectacles soient joués 12 fois, rien n’a changé.
Rue des écoles j’entends quelques slogans style « enfumage /enfumage ».

Cette pauvre Ministre est chassée par les intermittents avec qui elle voulait parler.
Elle n ‘arrive pas à comprendre que les intermittents se sentent trahis, oui, trahis par celui-là même qui faisait son beau et qui est devenu président.

La re-négociation d’un dossier que le Medef refuse d’ouvrir, quel intérêt ?
Py est le portrait même de ces précieux ridicules que Molière raillait, il fait son beau ici et là, les médias le font bander, au début on écoutait maintenant on sait déjà que c’est un joyeux opportuniste

[Photographie des pensées de Livchine à 15 H 56 le 17 juillet pour l’insatiable mais les pensées de Jacques livchine sont telles la météo très changeantes, ce qu’il dit à 15 H 56 n’est plus vrai à 16 H 30]

NDLR : Quelques heures plus tard le texte ci-dessous sur la page fb de Jacques…

J’étais en train de jeter une dernière poignée de terre sur le festival d’Avignon, lorsque soudain… Oui, c’est lorsque tout est fini qu’il arrive quelque chose.
Minuit avait sonné près de la porte St-Lazare,
Mes yeux étaient mouillés de petites larmes, j’étais debout, mes mains m’avaient échappé, elles se cognaient l’une contre l’autre avec vigueur.
Je venais de passer deux heures avec vingt égyptiens.
Zéro décor, zéro costume, peut être même zéro acteur, ou alors des acteurs si forts que l’on croit qu’ils sont vrais, deux heures authentiques et de pure vérité la plus vieille loi du théâtre : faut qu’on y croie.

Peut-être même qu’il n’y avait pas d’auteur, juste des bouts de poèmes.
Hassan el Geretly se fiche de la théâtralité, il est monté sur scène avec sa vieille sacoche pleine de papiers.

J’ai vu son lieu au Caire, un grand appartement avec une salle de 40 places.
il a suivi tous les événements de la place Tahrir, il les a fait raconter dans le détail, il a dit aux jeunes : « tiens -toi bien, parle plus fort, regarde », et il a convoqué des gens pour écouter ces histoires.

Il y a vingt chaises sur scène.
Chacun son tour va raconter, tous ils vont chanter
il y a en eux la petite flamme sans quoi ce n’est pas la peine et puis une femme en noir va raconter la mort de son enfant, elle est vraiment
en deuil, on sent que ce n’est plus du jeu, le public a cessé de respirer.
Ces moments-là, seul le théâtre peut te les donner
l’air est électrisé, ionisé, habité, épais, Hassan dit : on ne va pas pouvoir terminer comme cela. Et puis voilà, ma perception d’Avignon vient de faire un virage en épingle
je revois la vie en couleur, je bois une limonade place des carmes avec Claude Renard et d’autres amis, il est 2 H 30.
Je suis guéri léger
tant d’humanité



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